1 000 milliards de dollars. C’est le plafond stratosphérique que vient d’atteindre le marché mondial de la publicité, en 2024 selon une estimation de professionnel·les du secteur. Nous baignons dans un bain de marketing sans plus nous en rendre compte. Les stratégies nous poussant à consommer davantage sont omniprésentes.
Chez HOP, on identifie cela comme pouvant relever de l’obsolescence marketing. Cela consiste à développer des stratégies marketing, commerciales et publicitaires qui conditionnent les citoyen·nes au renouvellement prématuré des objets. Un chiffre, qui sous-estime sans doute le phénomène, parle même de 15 000 stimuli commerciaux par jour subis par les consommateur·ices.
Ces pratiques sont problématiques, car elles placent les consommateur·ices dans une situation de paradoxe permanent. D’un côté, ils et elles sont incité·es à mieux consommer et à allonger la durée de vie de leurs produits, notamment grâce aux avancées obtenues par HOP comme l’indice de réparabilité/durabilité ou encore le bonus réparation. Mais de l’autre, les industriels sont libres d’utiliser des stratégies marketing pour les inciter à consommer plus et à renouveler leurs produits avant même que celui-ci tombe en panne.
Cette obsolescence marketing vient compléter les pratiques voisines de l’obsolescence technique et logicielle. Ce cocktail des trois nous pousse à la surconsommation et alimente de manière permanente le gaspillage de nos ressources. Tout ce contre quoi HOP se bat.
Une agora citoyenne pour trouver des solutions
Dans ce bain d’incitations à la consommation, HOP veut redonner la parole aux premier·ères concerné·es : les consommateur·ices. L’association tient à la Station 45 à Paris les 28 et 29 mars prochain, une agora qui réunira citoyen·nes et expert·es. Le but : réfléchir à des recommandations pour lutter contre l’obsolescence marketing.
Plusieurs dizaines de candidat·es ont postulé en ligne pour rejoindre cette agora citoyenne. La trentaine de profils retenus abordent tous les niveaux de connaissance du sujet et se veulent le plus représentatif possible de la société française.
Les citoyen·nes choisis pour l’agora discuteront seront dispatchés dans quatre groupes de travail du nom des 4P du marketing : prix, pub, place/distribution, produit. Des expert·es seront présent·es pour discuter avec eux des solutions imaginées par les citoyen·es.
Parmi le groupe d’expert·es, seront présent·es
Frithjof Michaelsen
Chargé de mission pour le secteur numérique à l’UFC-Que Choisir, spécialiste des pratiques tarifaires des plateformes d’e-commerce
Kévin Mellet
Chercheur et professeur à Sciences Po, spécialiste de la sociologie des techniques marchandes
Charlotte Ribaute
Chargée de mission chez Résistance à l’agression publicitaire (RAP)
Mondher Abdennadher
Enseignant à Sciences Po, spécialiste publicité et développement durable
Edlira Nano
Doctorante en écologie numérique et chargée de projets à la Quadrature du Net
Adrien Montagut-Romans
Manager affaires publiques et communications chez Commown
François Belin
Chief operating officer (COO) d’Ethikis
Maud Herbert
Professeure à l’Université de Lille, spécialiste du marketing
Définir les contours de l’obsolescence marketing
Les résultats de cette agora citoyenne seront rendus publics dans un nouveau rapport inédit de HOP publié dans les prochains mois. Il aura pour but de définir précisément les contours de l’obsolescence marketing et de soumettre des propositions pratiques et applicables pour tenter d’y mettre fin.