Un Apér’HOP pour sortir de l’autoroute de la fast fashion automobile
Le 25 avril dernier, HOP organisait un Apér’HOP, réunissant une quarantaine de participant·es et deux intervenants à la Maison du Zéro Déchet à Paris, autour d’une question cruciale : “Les voitures sont-elles devenues irréparables ?”. L'automobile se dirige-t-elle sur la route de la fast fashion ?

“Chez Revolte, on n’intervient que sur les batteries hors garantie. […] On regarde les nouvelles pratiques arriver et on voit bien que ça va être compliqué” explique Jérémie Noirot, expert batterie et co-fondateur du garage spécialisé dans les voitures électriques Revolte. Ce dernier était invité à intervenir lors de la table-ronde de l’Apér’HOP consacré à la réparabilité automobile, animé par Flavie Vonderscher, responsable du pôle plaidoyer chez HOP.

Pour échanger avec lui, Julien Dubois, CEO de Valused et président de Mobilians Remanufacturing. Selon lui, “La législation doit évoluer, vers de l’écoconception, et dans la mise à disposition des pièces, des notices et des données”. Il ajoute que “certains constructeurs n’ont même pas les clefs pour déverrouiller les logiciels de leurs propres véhicules et viennent voir Revolte pour les déverrouiller.”

Ces interventions enrichissantes ont permis d’échanger autour de certains aspects du rapport de HOP, intitulé “L’obsolescence accélérée des voitures thermiques et électriques. Alertes sur un secteur en pleine mutation”, dans lequel l’association fait état de nombreuses pratiques industrielles émergentes portant atteinte à la réparabilité des voitures.

Plus une voiture électrique dure, plus son bilan environnemental est positif, et plus son coût d’achat est amorti. Encore faut-il qu’elle soit réparable. Ces deux experts du secteur, engagés pour la durabilité et la réparabilité des voitures, ont fait un focus édifiant sur les voitures électriques.

Revolte alerte sur certaines pratiques émergentes qui complexifient la réparabilité de la batterie : difficultés à en ouvrir le couvercle ou à remplacer les composants par exemple.

Julien Dubois, a souligné que le modèle économique des constructeurs est bien plus fondé sur l’après-vente que la vente de voitures en tant que tel. Cela les pousse à capter ce marché de la réparation, au détriment des réparateur·ices indépendant·es.

Pour enrayer ce phénomène qui pourrait bien nous conduire à une fast fashion de l’automobile d’ici à quelques années, des réglementations européennes sont nécessaires.

Flavie Vonderscher a quant à elle rappelé le lancement par HOP d’une pétition citoyenne à destination des candidats et des candidates aux élections européennes. L’association demande à ce que la durabilité des voitures soit dans les priorités du prochain Parlement européen.

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