Économiser 1500€ en utilisant ses produits deux ans de plus : est-ce possible ?

L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a publié cette année des informations sur les pratiques de réparation des français et les avantages économiques et environnementaux du prolongement de la durée d’usage des produits du quotidien. HOP partage ces résultats et propose des solutions pour atteindre ces objectifs.

Faire durer ses produits : est-ce vraiment bénéfique pour l’environnement et nos économies ?

L’allongement de la durée de vie des produits donne à la fois du répit à notre planète et à notre porte-monnaie. L’année dernière, le Bureau européen de l’environnement (BEE) nous démontrait qu’investir dans un lave-linge durable menait, à long-terme, à un bénéfice économique de 13% pour le consommateur qui ne serait pas contraint d’investir prématurément dans un nouveau lave-linge.

Cette année, l’Ademe démontre les bénéfices économiques et environnementaux de l’allongement de la durée d’usage de 11 équipements (TV, ordinateur portable, smartphone, imprimante, lave-linge, sèche-linge, réfrigérateur, lave-vaisselle, four, aspirateur sans sac à fil et micro-ondes).

Quelques chiffres :

  • Dans cette étude, un smartphone est utilisé 4 ans en moyenne : c’est sa durée d’usage. Utiliser son smartphone une seule année de plus au lieu de le remplacer par un smartphone neuf permettrait à un consommateur d’économiser 54€ et d’éviter l’émission de 41 kg d’équivalent CO2, soit l’équivalent de 270 km en voiture. Pour le BEE, cet allongement généralisé pour tous les smartphones à l’échelle européenne reviendrait à retirer 1 million de voitures des routes ! Rappelons que 88% des Français changent de smartphone alors que l’actuel marche encore (Ademe).
  • Utiliser son imprimante multifonction pendant 9 ans au lieu de 6 permet d’économiser 53 € et d’éviter l’émission de 42 kg d’équivalent CO2.
  • Quant à son lave-linge, l’utiliser pendant 12 ans et non 10 permet d’économiser 47 € et  équivaudrait à retirer 130 000 voitures des routes.
  • En choisissant d’utiliser son téléviseur pendant 10 ans et non 8, on économise près de 100 € tout en évitant l’émission de 124 kg d’équivalent CO2, l’équivalent d’un A-R Paris-Marseille en avion ! 

Au final, si un foyer prolongeait la durée d’usage des équipements cités précédemment d’une seule année au lieu de les remplacer par du neuf, il économiserait environ 660 € et éviterait l’émission de 184 kg d’équivalent CO2,  l’équivalent de 1000 km en voiture. Prolonger cette durée d’usage à deux ans permettrait l’économie de 1549 € par foyer et l’évitement de 528 kg d’équivalent C02. Si l’ensemble des foyers français allongeait de 3 ans la durée d’usage de ces 11 équipements, on éviterait l’émission de 15 millions de tonnes d’équivalent CO2  (l’équivalent des émissions de 1 250 000 de Français par an) !

Comment allonger la durée de vie des produits à son niveau ?

Réparer ses objets en panne

Selon l’Ademe, 81% des Français ont une bonne image de la réparation. Pourtant, seuls 36% des Français réparent ou font réparer leurs produits lorsqu’ils présentent une panne. Les vélos, les bijoux et les ordinateurs sont les produits les plus réparés, contrairement aux micro-ondes, aux grille-pains ou aux équipements de sport. Voici quelques conseils de HOP pour tenter de (faire) réparer ses produits :

  • Vérifier votre garantie ! N’oublions pas qu’en Europe, nous sommes couverts par la garantie légale de conformité 24 mois après l’achat d’un produit neuf et 6 mois pour l’achat d’un produit d’occasion.
  • Consulter l’annuaire de la réparation  de la Chambre des Métiers de l’Artisanat ou la carte de Comment réparer pour trouver l’artisan de vos rêves et demander un devis. Parfois, la réparation peut coûter moins cher que ce que l’on pourrait penser !
  • Vous avez un problème d’électroménager et vous n’avez pas peur des tournevis ? Tentez l’auto-réparation avec les services de diagnostic proposés par Spareka ou Murfy qui vendent des pièces détachées que vous pourriez aussi trouver chez SOS Accessoire.

Donner une seconde vie à ses objets

Revendre son smartphone sur Backmarket, proposer son téléviseur en bon état sur Leboncoin, donner des jouets inutilisés à Rejoué ou déposer les produits dont on souhaite se séparer à une association ou une déchetterie : ces gestes peuvent ravir d’autres familles et allongent la durée d’usage totale des produits.

Prendre soin de ses objets

Alors que 33% des ordinateurs portables, des smartphones et des réfrigérateurs tombés en panne au cours de ces 2 dernières années n’ont pas été réparés parce qu’ils étaient trop abîmés, et que ce chiffre monte à 41% pour les lave-linge, penser à l’entretien de ses produits peut s’avérer efficace : toutes nos astuces ici et sur Produitsdurables.fr !

Produits durables et réparables : quelles actions menées par HOP ?

Les infographies de l’Ademe révèlent aussi les principaux freins à la réparation des produits.

Le premier frein est le coût trop élevé de la réparation qui s’élève souvent à plus de 30% du prix d’un appareil neuf : comptez 42% du prix pour un téléviseur, 41% pour un smartphone et même 52% pour une cafetière.

À cela s’ajoute la crainte du manque de professionnalisme des techniciens. HOP recommande de faire appel aux Répar’acteurs et agit pour la mise en place d’un fonds pour rendre la réparation moins chère auprès d’un réseau de réparateurs de confiance sur certaines catégories de produits: toutes les infos à lire dans cet article.

Vient ensuite l’irréparabilité des produits, et même l’obsolescence programmée. En ce sens, l’association HOP a agi pour que l’irréparabilité intentionnelle soit sanctionnée et s’attèle à présent à l’élaboration de l’indice de réparabilité et de durabilité pour favoriser la production de biens durables et réparables. Plus d’informations sur ces mesures ici.

Accompagner la consommation responsable n’est cependant pas le seul tenant de l’économie circulaire : les fabricants et les pouvoirs publics ont une forte responsabilité. Rcube, la fédération des acteurs du réemploi, affirme à travers une tribune que la réparation et le reconditionnement doivent être soutenus par des investissements à hauteur de 500 millions d’euros. De même, dans un contexte de prêts massifs aux entreprises automobiles, aéronautiques et technologiques, financer la durabilité des produits et des services grâce à des investissements dans la R&D responsable ou la green tech permettrait aux consommateurs d’avoir accès à des biens qui ne tomberont pas en panne prématurément et qui seraient bien moins soumis à l’obsolescence logicielle : c’est la clé de l’allongement de la durée d’usage des produits.

Ces chiffres sont issus de modélisations. De fait, les économies calculées sont plutôt à comprendre comme des objectifs et non des réalités parfaitement mesurables. Par ailleurs, elles dépendent des produits (taille d’écran etc.) et des foyers.

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