Élections 2022 : Manifeste pour une société sans obsolescence programmée

Alors que les yeux et les cœurs sont tournés vers l’Ukraine et que la crise sanitaire n’est pas encore terminée, difficile de se concentrer sur les élections présidentielles et législatives qui arrivent à grands pas. Le prochain mandat sera néanmoins décisif pour répondre à l’urgence sociale et climatique. HOP travaille sans relâche pour que la problématique de la durabilité des produits s’impose dans les débats. Dans ce premier épisode, nous vous partageons notre manifeste pour une société sans obsolescence programmée.

[Episode 1] Manifeste pour une société sans obsolescence programmée

[Episode 2] Les 20 propositions de HOP pour allonger la durée de vie des produits

[Episode 3] Quels sont les candidats qui s’engagent pour la durabilité des objets ?

[Episode 4] Interpellez vos députés pour des produits durables et réparables (élections législatives)

S’il y a bien un combat qui réconcilie pouvoir d’achat et écologie, c’est celui de la lutte contre l’obsolescence programmée. Plus que jamais, les citoyens espèrent du ou de la futur·e Président·e, ainsi que des parlementaires, qu’ils s’y engagent.

L’obsolescence programmée — ou prématurée — désigne l’ensemble des pratiques qui raccourcissent la durée de vie ou l’utilisation des produits. Elle concerne une grande variété de produits, allant de l’électroménager au textile en passant par les smartphones ou le mobilier. On parle aussi d’obsolescence logicielle pour désigner les dysfonctionnements liés au renouvellement des logiciels et aux mises à jour, et d’obsolescence esthétique pour qualifier les injonctions sociales — notamment via la publicité — incitant au remplacement fréquent des objets.

L’obsolescence programmée dépossède les individus de leurs capacités à s’approprier, entretenir et réparer leurs objets, et porte ainsi directement atteinte aux droits des consommateurs. Elle affecte également le pouvoir d’achat des citoyens, et impacte d’autant plus les personnes aux faibles revenus. Aujourd’hui, 81% des Français·e·s ont une image positive de la réparation, mais se heurtent à de trop nombreux freins pour franchir le pas.

L’obsolescence prématurée, une menace pour l’environnement

Trop souvent oubliée des enjeux climatiques, l’obsolescence prématurée conduit à une exploitation insoutenable des matières premières et à une surproduction de déchets et de pollutions en réduisant la durée de vie de nos objets de manière accélérée et en augmentant artificiellement la fabrication et la vente de biens.

 

Ainsi, notre modèle économique, basé sur la surconsommation et la surproduction, a un rôle considérable dans la catastrophe environnementale en cours : l’achat des biens d’équipement représente jusqu’à 25% des émissions d’un foyer français. L’obsolescence prématurée est un contributeur majeur au dérèglement climatique, à travers la fabrication des objets, mais aussi de leur transport, stockage, usage et recyclage. Pour un smartphone, environ 87% de sa contribution au changement climatique se fait avant la phase d’utilisation, et sa production nécessite 70 kg de matières. Les conclusions sont sans appel : “plus la durée d’usage totale est allongée, plus les bénéfices environnementaux sont grands”. Il faut donc agir pour allonger la durée de vie de nos objets !

La réparation crée 200 fois plus d’emplois que l’élimination des déchets

Allonger la durée de vie des produits permet en outre de créer de nombreux emplois. Par exemple, un rapport de l’ONG Gaïa établit que la réparation crée en moyenne 404 emplois pour 10 000 tonnes de déchets traités par an, soit 200 fois plus d’emplois que l’élimination des déchets et 3 fois plus que le recyclage. Le secteur de la réparation en France représente déjà plus de 226 000 emplois, mais, au vu de la quantité d’objets à réparer, il faudrait investir dans la formation pour créer des milliers d’emplois supplémentaires.

Depuis presque sept ans, HOP agit pour faire évoluer la législation, sensibiliser les citoyens, accompagner les entreprises vertueuses, dénoncer les pratiques délétères, et valoriser les initiatives durables.

De vrais progrès ces dernières années… mais loin d’être suffisants !

Ce travail a porté ses fruits. Des progrès notables ont été constatés ces dernières années. Ainsi, HOP a obtenu la création d’un indice de réparabilité, devant évoluer en un indice de durabilité dès 2024, ainsi que la mise en place d’un fonds pour la réparation. Tout ceci témoigne d’une prise de conscience par les décideurs publics et privés de la nécessité d’agir pour la durabilité des produits.

Mais c’est encore loin d’être suffisant pour répondre à l’urgence des enjeux ! Force est de constater que les produits sont encore rarement assez fiables et que seuls 10% des objets électriques et électroniques sont réparés dès lors que la garantie légale de 2 ans est expirée. Il est impératif que les acteurs politiques fassent preuve de volontarisme et travaillent à l’élaboration de mesures concrètes dans les 5 prochaines années.

Réconcilier pouvoir d’achat et environnement

Les élections présidentielles de 2022 sont l’occasion de placer les sujets de la durabilité des produits sur le devant de la scène et de fournir aux citoyens des mesures à la hauteur de leurs exigences, réconciliant pouvoir d’achat et environnement.

Les citoyen·ne·s œuvrent déjà chaque jour, à leur échelle, contre l’obsolescence programmée. Toutefois malgré toute sa bonne volonté, le consommateur seul reste impuissant face aux lois du marché. Il est de la responsabilité des décideurs publics de s’engager à inciter et contraindre, pour aller vers des pratiques industrielles plus vertueuses et pour que la durabilité devienne la norme.

20 recommandations pour une société sans obsolescence programmée

Pour faciliter la mise à l’agenda de l’allongement de la durée de vie des produits lors des élections présidentielles et législatives de 2022, HOP propose 20 mesures, réparties en quatre grands axes :

  • 1/ Garantir aux consommateurs des objets durables et réparables
  • 2/ Lutter contre l’obsolescence logicielle
  • 3/ Lutter contre l’obsolescence culturelle et esthétique en régulant la publicité
  • 4/ Dynamiser l’économie avec le secteur de la réparation, du réemploi et du reconditionné
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