Le European Green Deal : une impulsion positive

Le 11 décembre 2019, la Commission européenne a dévoilé le European Green Deal, un Pacte vert destiné à faire de l’Europe le premier continent neutre pour le climat. Une feuille de route pour promouvoir la transition vers une économie circulaire a été dévoilée, sur laquelle HOP a été invitée à fournir son avis pour consultation, publié sur le site de la Commission européenne.

HOP se félicite de la priorité accordée par la Commission européenne à l’économie circulaire, car il s’agit plus que jamais d’une transition urgente et nécessaire vers un modèle de production et de consommation plus vertueux. La durabilité devrait être l’une des principales priorités pour une transition efficace vers une économie circulaire et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. En effet, une étude de l’ADEME démontre que l’équipement domestique représente environ un quart des émissions.

Plusieurs priorités politiques visent à accroître la durabilité des produits : fournir une meilleure information aux consommateurs, faciliter la réparation et améliorer la conception des produits. L’information sur la durabilité peut être améliorée grâce à l’étiquetage obligatoire de la durabilité des produits (souhaité par 92 % des Européens selon un baromètre de 2014), en tenant compte de la robustesse du produit, du service après-vente ainsi que de la réparabilité. La création d’un comptoir d’utilisation pour les produits, comme le compteur kilométrique dans le secteur de l’automobile, permettrait également aux consommateurs d’avoir un entretien plus efficace et des informations sur la résistance de leurs produits tout au long de leur vie. Il stimulerait également le marché d’occasion pour les produits pertinents. Ce compteur d’utilisation obligatoire pourrait être mis en œuvre au niveau de l’UE car il devrait s’appliquer à l’ensemble du marché intérieur.

La protection des consommateurs par le biais de garanties légales est également importante car c’est le premier outil que les gens utilisent pour se protéger de la casse prématurée des objets. Il s’agit donc d’une solution permettant d’utiliser des garanties pour prolonger la durée de vie des produits (en favorisant par exemple la priorisation de la réparation plutôt que le remplacement).

La publicité et sa compatibilité avec une économie circulaire, devrait également être examinée car elle encourage le désir d’acheter de nouveaux produits.

Deuxièmement, il est essentiel de faciliter la réparation, en rendant les pièces de rechange et leurs informations plus facilement accessibles, et en réduisant les délais de livraison. Les réparateurs professionnels et indépendants devraient avoir accès aux informations nécessaires aux réparations des fabricants. Enfin, le coût des réparations est souvent prohibitif : c’est la raison pour laquelle des incitations financières, par le biais de mécanismes fiscaux ou de REP, pourraient être étudiées.

Enfin, les consommateurs ne peuvent à eux seuls être tenus entièrement responsables de l’obsolescence prématurée : les pratiques industrielles doivent évoluer vers une plus grande durabilit et réparabilité ; de nouveaux modèles d’affaires tels que l’économie de la fonctionnalité et la réutilisation doivent être encouragés. L’UE dispose d’un outil efficace grâce aux normes Ecodesign sur l’efficacité des matériaux : elles doivent être renforcées et étendues à de nouvelles catégories de produits tels que les smartphones.

77 % des Européens préféreraient réparer leurs produits plutôt que de les remplacer. Cependant, seulement 44 % des produits défectueux sont réparés. La Commission européenne a le pouvoir et la responsabilité de combler ce fossé et de traduire cette volonté en actions, générant ainsi des impacts positifs pour les consommateurs, l’environnement et l’emploi dans toute l’Europe.

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