L'obsolescence marketing

En quoi consiste l'obsolescence marketing ?

La désirabilité d’un produit neuf n’est pas innée. Elle est créée de toutes pièces.

Qu’est-ce que l’obsolescence marketing ?

L’obsolescence marketing consiste à développer des stratégies marketing, commerciales et publicitaires qui conditionnent les citoyen·nes au renouvellement prématuré des objets. Certain·es la qualifient d’obsolescence esthétique, culturelle ou psychologique.

Les victoires obtenues par HOP donnent à toutes et à tous la possibilité de réparer moins cher (grâce au bonus réparation), de choisir des produits plus durables (grâce à l’indice de réparabilité/durabilité), mais, en parallèle, les injonctions à surconsommer sont omniprésentes.

Les techniques de vente actuelles ne sont pas anodines. On met des produits sucrés à hauteur des enfants dans les supermarchés. On vend une télévision dernière génération avec la promesse de mieux profiter des compétitions sportives.

15 000

c’est le nombre de stimuli publicitaires que nous recevrions par jour, que ce soit par des publicités directes ou simplement en voyant des logos.

La publicité s’est profondément transformée. Elle utilise aujourd’hui des techniques de ciblage algorithmique très performantes sur internet. Les marques sont de plus en plus présentes sur les réseaux sociaux grâce aux relais de certain·es influenceur·ses. Ces incitations incessantes à la consommation de produits non durables sont de plus en plus pointées du doigt.

Cette obsolescence marketing est souvent associée au textile et à la fast fashion, la mode jetable. Elle touche malheureusement des objets aussi divers que le multimédia, la décoration intérieure ou encore les voitures. Les smartphones font partie des victimes de ce renouvellement accéléré, le marketing nous poussant toujours à acheter les derniers modèles.

90 % des téléphones remplacés en France fonctionnent encore parfaitement.

Comment s’en prémunir ?

L’obsolescence marketing nous pousse à acheter toujours plus. La responsabilité des impacts de nos modes de production et de consommation insoutenables ne peut reposer uniquement sur les consommateur·rices, fréquemment victimes d’un système qui leur est imposé.

La publicité n’est que très peu régulée. Elle ne souffre que de quelques interdictions en matière de santé publique (tabac, alcool) ou environnementale, sur le greenwashing. Mais, dans l’ensemble, elle fonctionne sur un mode d’autorégulation qui laisse un champ assez libre à ces pratiques d’obsolescence marketing. Ce qui concerne la défense des consommateur·rices se rapporte donc au Code de la consommation, et notamment à la notion de « pratique commerciale trompeuse ».

L’obsolescence marketing est un des chevaux de bataille de l’association. Dans son Livre Blanc 50 mesures pour une consommation et une production durables, HOP propose plusieurs solutions telles qu’une écotaxe sur la publicité ou une plus grande sensibilisation du grand public sur l’impact de la consommation. Notre association a déposé une plainte auprès du Jury de déontologie publicitaire en 2020, pour une publicité qu’elle estimait contraire aux recommandations de développement durable de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), et plus largement aux principes de l’économie circulaire.

Pour nous aider à lutter contre cette technique d’obsolescence, soutenez HOP.

Comment agir pour mieux consommer ?

Lutter contre l’obsolescence marketing, c’est avant tout lutter contre les injonctions à la consommation.

La méthode BISOU

Connaissez-vous à ce sujet la méthode BISOU ? Développée par Marie Duboin et Herveline Verdeken, elle permet de lutter contre nos achats compulsifs. Elle consiste à se poser 5 questions en suivant les mots :

Besoin
Ai-je vraiment besoin de cet objet ?
Immédiat 
En ai-je besoin immédiatement ou puis-je prendre le temps de réfléchir à mon achat ?
Semblable
Ai-je déjà un objet semblable ?
Origine
D’où est originaire ce produit ?
Utile
Est-ce que cet objet va m’être utile au quotidien ?

Une manière de mieux consommer dans l’optique de lutter contre l’obsolescence marketing, c’est de se méfier du greenwashing. Les marques qui se disent engagées dans un processus de développement durable le sont-elles réellement ? Ce service de seconde main proposé par cette marque de fast fashion est-il vraiment écologique ?

Vers la seconde main ?

Une autre manière de mieux consommer est de se tourner au maximum vers la seconde main. Un objet réemployé, c’est un déchet en moins, et un objet en moins de fabriqué. Rappelons que 80 % de l’impact environnemental d’un produit est dû à sa fabrication.

Nos actualités