L’obsolescence technique, dite aussi fonctionnelle ou structurelle, survient lorsque le bien ne fonctionne plus en raison de la durée de vie limitée de l’un de ses composants essentiels. Certaines formes d’obsolescence peuvent aussi porter sur l’inaccessibilité des pièces de rechange ou de remplacement, ou bien lorsque celles-ci sont retirées du marché (par exemple, le verre d’une cafetière qui n’est plus commercialisé) ou bien vendues très cher. On parle ici d’irréparabilité intentionnelle.
Comment la détecter ?
L’obsolescence technique peut prendre plusieurs formes :
- Utiliser un matériau de faible qualité pour une pièce essentielle d’un produit qui cassera rapidement. Les collants qui se filent à la première sortie, ça vous dit quelque chose ?
- Rendre la batterie ou les piles inaccessibles, et donc rendre l’objet jetable dans son ensemble. Certain·es utilisateur·ices d’appareils auditifs connaissent.
- Introduire un compteur d’usage pour limiter la durée de vie du produit. Votre fameuse cartouche d’encre qui se bloque alors qu’il reste de l’encre.
- Mouler d’un seul bloc des pièces ou les coller pour qu’elles soient irréparables. Les batteries de certains téléphones par exemple, ou encore les nouveaux châssis des voitures électriques moulés en “giga-pièces”.
- Concevoir des vis qui ne se dévissent qu’avec un seul type de tournevis de la marque et qui rendent le produit inouvrable et donc irréparable.
- Placer une pièce trop près d’un point de chaleur.
La sérialisation
C’est un mode hybride d’obsolescence technique et logicielle. Elle consiste à lier un appareil et ses composants via des numéros de série et des verrous logiciels. Concrètement, cela veut dire qu’une marque peut, par exemple, bloquer par ce biais l’utilisation de cartouches d’encre génériques, ou encore le remplacement par un·e réparateur·ice indépendante d’un écran de smartphone par une pièce générique. Cela crée une dépendance aux pièces détachées des marques pratiquant la sérialisation, mais aussi à son service après-vente. Ces pratiques sont une menace pour l’économie circulaire.
En cas de doute
Signalez-nous votre problème sur notre formulaire pour que nous puissions lancer une alerte en cas de multiples signalements sur une marque ou un produit. Vous pouvez également renseigner votre produit sur la plateforme gouvernementale SignalConso.
S’il s’agit d’un smartphone ou d’une imprimante, nous avons mis en place des formulaires spécifiques.
Comment s’en prémunir en tant que consommateur et consommatrice ?
Au moment de l’achat
La première étape pour agir contre l’obsolescence technique dans nos modes de consommation est de choisir des produits et des marques durables au moment de l’achat.
I. Comment reconnaître un produit durable ?
Vous pouvez vous servir des indices de réparabilité et de durabilité présents sur 9 produits électriques et électroniques en magasin. Pour être durable, votre produit doit être, entre autres critères, le plus réparable possible.
Vous devez aussi vous assurer de la durée de disponibilité des pièces détachées. Les vendeurs de produits neufs ont l’obligation de vous la préciser au moment de l’achat. HOP se bat aux niveaux français et européen pour que cette disponibilité légale soit étendue dans le temps le plus possible après la fin de mise sur le marché du produit. Elle est actuellement de 5 ans pour les smartphones et ordinateurs en France, mais bientôt de 7 ans pour les smartphones au niveau européen par exemple.
Vous pouvez être conseillé·e au cas par cas. C’est pour cela que, en fonction des produits que vous cherchez à acquérir, HOP a mis en place le site Produits durables pour vous aider à choisir au mieux.
II. Réparer avant de racheter.
Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. Pour améliorer notre consommation, c’est la même chose. Avant de racheter le même objet, avez-vous essayé de réparer celui qui ne fonctionne plus ?
Vous avez des droits en matière de réparation et de garantie.
Votre objet est peut-être bénéficiaire du bonus réparation.
Vous pouvez aussi vous rendre dans un repair café près de chez vous.
Comment agir pour mieux consommer ?
Qui n’a pas déjà été frustré par la faible durée de vie de ses objets ? Un grille-pain irréparable. Un téléviseur dont la pièce détachée n’est pas ou plus disponible… Pour se prémunir de l’obsolescence technique, il faut choisir des produits qui vont durer le plus longtemps possible.
Mais les changements doivent être systémiques et poussés par des normes exigeantes.
Les actions de plaidoyer de HOP sont nécessaires pour obtenir des lois exigeantes en matière de durabilité, au niveau français, mais aussi européen. Sans ces changements systémiques, les consommateur·ices ne pourront pas disposer d’un vrai choix de produits durables en magasin.
Les actions de HOP contre l’obsolescence technique
Principale association se battant contre ce type d’obsolescence en France, HOP agit pour mettre fin à cette pratique scandaleuse :
- nous menons des enquêtes sur des cas suspects et des produits emblématiques de l’obsolescence comme les imprimantes ;
- nous avons porté plainte 3 fois pour obsolescence programmée et une de nos plaintes a amené à une enquête de la DGCCRF conduisant au paiement d’une amende transactionnelle de 25 millions d’euros contre un grand groupe ;
- nous avons fait changer la définition du délit d’obsolescence programmée pour le rendre plus facilement applicable ;
- nous avons obtenu, avec la coalition Right to Repair, des avancées sur le droit à la réparation ;
- nous co-organisons avec la fondation make.org les Journées nationales de la réparation pour inciter à la réparation et mettre en valeur la durabilité des produits. En savoir plus.