Le réchauffement climatique impose la transition écologique. Or, celle-ci ne peut se faire sans repenser nos modes de production et de consommation. L’équation pour réduire notre empreinte écologique tout en satisfaisant les citoyen·nes consiste à réduire la quantité de ressources vierges utilisées tout en allongeant la durée de vie des produits. Pour cela, HOP propose un livre blanc composé de 50 mesures pour une consommation et une production durables.
En effet, si on utilisait les produits électriques, électroménagers, d’ameublement et textiles 50% plus longtemps, on pourrait économiser 77 millions de tonnes de CO2 par an, soit deux fois la quantité d’émissions du secteur aérien.
L’obsolescence programmée est définie et punie par la loi en France depuis 2015. Mais force est de constater que la culture du jetable des produits dits durables reste la norme. La loi Consommation de 2014 a apporté de timides améliorations relatives à l’affichage de la disponibilité des pièces détachées et des garanties légales de conformité. Cette reconnaissance légale assortie de sanctions ainsi que ces mesures sont essentielles, mais insuffisantes pour opérer la transition vers une consommation et une production véritablement durables.
À l’échelle locale, les élus peuvent aussi contribuer à l’allongement de la durée de vie des produits, en lien direct avec les usages des citoyens. L’échelon européen est aussi particulièrement pertinent pour ces sujets, puisque l’Union dispose de compétences importantes dans le champ de la politique des produits sur le Marché unique.
Les problématiques d’obsolescence touchent pour une bonne part les firmes internationales. Les solutions doivent s’envisager sur le continent, à défaut de l’échelle nationale, mais aussi mondiale.
Le rôle des politiques publiques pour des mesures vers une consommation durable
Le travail amorcé doit se poursuivre, avec une différence : une ambition à la hauteur des enjeux. C’est la priorité des citoyens.
des Européen·nes souhaitent l’affichage de la durée de vie des produits.
c’est l’augmentation moyenne des ventes d’un produit lorsque les consommateur·ices sont informés de la durée de vie plus élevée d’un produit.
Conscients des enjeux au niveau climatique, environnemental, géopolitique, social et sanitaire, l’association HOP souhaite agir pour concevoir le monde dans lequel nous voulons vivre. Avec elle, tous ceux et celles qui veulent mettre fin à l’obsolescence accélérée s’unissent. Cet écosystème promeut une consommation responsable et un modèle économique global soutenable. Ce monde repose sur l’éco-conception durable, la réparation, le réemploi, le reconditionnement, la location, le prêt, le don, l’innovation low-tech ou encore la sobriété.
Ce livre blanc vise à proposer des mesures aux décideur·euses public·ques pour permettre l’allongement de la durée de vie des produits. Cela pour développer des externalités environnementales, sociales et économiques positives. Ces mesures s’inscrivent plutôt dans une logique de commerce envers les consommateurs (B2C). Mais elles doivent pouvoir s’appliquer ou inspirer des améliorations entre professionnels (B2B) et dans le domaine public. Tout l’écosystème est concerné par la durée de vie des équipements.
Nous formulons 50 propositions de mesures regroupées en 6 axes :
- améliorer la conception de produits durables
- permettre la réparation
- développer le marché de l’occasion
- consommer durable
- renforcer les garanties
- éviter l’obsolescence logicielle.
Nous y retrouvons des idées fortes comme :
- afficher la durabilité sur les produits pour mieux consommer
- imposer un compteur d’usage visible sur certains produits à l’instar du compteur kilométrique (comme les lave-linges, téléviseurs, ordinateurs…)
- responsabiliser des producteurs vis-à-vis de la réparation et les faire contribuer à un fonds dédié
- encadrer la publicité
- rendre les pièces détachées disponibles ou encore soutenir l’investissement vers l’innovation durable.
Ce document ne prétend pas à l’exhaustivité. D’autres mesures pertinentes pourraient y avoir leur place. Mais il tente toutefois d’apporter un maximum de propositions concrètes, ambitieuses et réalistes.