Quels super bonus pour nos super produits ?

Le bonus réparation peine à décoller. Pour le soutenir, le ministre Christophe Béchu a retenu la proposition de HOP pour la création de “superbonus”. Alors que des discussions sont en cours pour savoir quels sont les trois équipements bénéficiaires, HOP a calculé, avec une note, quels choix d’équipements seraient les plus impactants.

 

Le bonus réparation aide les consommateurs et les consommatrices à réparer leurs équipements plutôt que de les jeter et de les remplacer par du neuf, grâce à une remise immédiate sur la facture. Actuellement, seul le secteur des équipements électriques et électroniques (EEE) est concerné, et sera rejoint en novembre par le secteur textile (TLC: textile, linge de maison et chaussures). En savoir plus sur le bonus réparation.

En juillet dernier, seulement 1,5 million d’euros avaient été dépensés sur les 63 millions prévus pour l’année …  Certes, le dispositif manque encore de réparateurs et de réparatrices labellisé·es et de visibilité pour lui permettre de se massifier, mais il est aussi trop peu généreux dans le montant des aides accordées pour être incitatif. Un constat inquiétant quand on sait que pour 68% des Français·es le prix est le premier frein à la réparation.

Le ministre Christophe Béchu a retenu le 4 juillet 2023 la proposition de HOP, offrant un “super bonus” sur trois produits, en vue de redynamiser le dispositif et de tester son caractère incitatif. Les différentes parties prenantes ont donc dû délibérer autour de ce choix, au sein du Conseil National de la Réparation (CNR), réuni pour la première fois le 15 septembre dernier à la demande de HOP.

HOP a mené une étude pour savoir quels produits devraient être le plus soutenus dans une logique d’impact positif maximal, à la fois social et écologique.

 

L’association milite pour un super bonus en priorité sur les lave-linge, les aspirateurs et les téléviseurs. On vous explique ici pourquoi.

Les critères de sélection des équipements pour le superbonus

Voici les critères qui ont guidé la proposition de HOP dans le choix des 3 équipements qui devraient bénéficier du superbonus :

 

  • Le montant de la réparation par rapport au prix du neuf : certains prix de réparation sont supérieurs aux 33% du prix du neuf, ce qui selon l’ADEME n’incite pas les consommateur·trices à réparer. À partir de cette même étude et des données transmises par les éco-organismes, nous avons sélectionné les équipements dont le bonus ne réduit pas suffisamment le prix de la réparation.
  • Le taux d’équipement : pour que les superbonus puissent concerner le plus de ménages possibles, ils doivent s’appliquer à des produits dont l’usage est très répandu.
  • Le CO2 évité par la réparation : chaque acte de réparation permet d’éviter les émissions de CO2 induites par la production d’un produit neuf. Nous avons sélectionné les produits les plus polluants lors de leur production.
  • La réparabilité : le superbonus doit concerner des produits facilement réparables. Ce qui n’est pas le cas du petit électroménager par exemple, difficile à réparer à cause de l’accès aux pièces détachées et de leur conception.
  • L’obsolescence marketing : certains produits (téléphones, téléviseurs, …) sont particulièrement sensibles aux effets de mode, et donc susceptibles d’être remplacés avant même d’être hors d’usage. 90% des Français ayant un poste de télévision en 2022 l’ont acheté neuf et, dans 24% des cas, lorsque l’ancien téléviseur fonctionnait correctement, selon le baromètre du numérique du Credoc. Nous avons donc intégré un malus pour ces produits, considérant que les consommateurs sont moins incités à les faire réparer.
  • L’indice de réparabilité : nous avons priorisé les équipements déjà concernés par cet indice, pour permettre une cohérence générale et favoriser les choix d’achats responsables.

    Sur la base de ces critères notés /5 pour chaque produit, HOP estime qu’il est essentiel que le super bonus concerne les téléviseurs, les lave-linges et les aspirateurs.

 

Tableau explicatif du taux de réparabilité

 

Lors de la première réunion du Conseil national de la réparation (CNR), la plupart des parties prenantes ont approuvé ces propositions, sauf les éco-organismes qui privilégiaient lors de cette réunion d’autres options. Un consensus a néanmoins été trouvé pour les téléviseurs. Le CNR n’ayant pas de pouvoir décisionnel, c’est in fine au Ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires Christophe Béchu de trancher.

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