L’obsolescence programmée est avant tout un enjeu économique, qui ne peut être résolue qu’avec la collaboration d’entreprises capables de répondre à la demande croissante pour des produits durables en fournissant des alternatives de production et distribution innovantes. Pour soutenir et accélérer le développement de cet écosystème d’entreprises qui mettent la durabilité des produits au cœur de leur modèle, l’association HOP a présenté le 22 novembre dernier en exclusivité son Club de la durabilité composé d’entreprises pionnières, lors d’un colloque au Palais Bourbon.
La durabilité des produits, un sujet porteur
L’événement fut un succès avec plus de 190 participants issus d’entreprises, de la société civile et du secteur public. Barbara Pompili, députée et présidente de la commission développement durable et aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, a ouvert les échanges en rappelant l’importance qu’entreprises et citoyens s’engagent pour la durabilité des produits et en affirmant son soutien à de telles initiatives.
Présentation d’un rapport inédit
Lors du colloque, HOP a présenté le rapport « La durabilité des produits : un enjeu stratégique pour les entreprises » composé de 24 pages, qui s’attache à analyser l’enjeu de la durabilité pour les entreprises.
Sujet dont on a longtemps refusé de parler, la durabilité des produits est pourtant une variable inévitable de l’impact écologique, conditionnant le rythme de renouvellement, de production et d’usage des produits. Au cœur du modèle économique d’une société de la consommation, le temps d’usage est une problématique sensible. Loin d’être une fatalité, l’obsolescence prématurée peut être évitée pour valoriser des modèles de production et de consommation tout à la fois viables et plus vertueux. Les entreprises qui s’engagent sur cette voie sont confrontées à des enjeux différents en fonction de leurs activités (fabricants, distributeurs, vendeurs de pièces détachées, plateformes collaboratives, réparateurs, etc.), mais peuvent trouver des intérêts complémentaires dans la durabilité. Cette analyse inédite explore les leviers possibles, alliant modèles d’entreprises rentables et durabilité. Elle définit des solutions potentielles, bonnes pratiques reproductibles et recommandations de politiques publiques, afin de soutenir et d’accélérer le développement de ces initiatives entrepreneuriales durables.
L’économie de la durabilité : un pari gagnant ?
La première table-ronde a porté sur les intérêts économiques pour les entreprises d’aller vers des produits plus durables. Des experts universitaires, comme Sophie Dubuisson-Quellier et Fabrice Flipo, ont débattu avec des dirigeants d’entreprises comme Vianney Vaute de Back Market ou encore Régis Koenig de Fnac-Darty ainsi que Mikael Thomas de SOSAV. Les échanges ont été riches sur les attentes croissantes des consommateurs et les freins qui peuvent se poser pour les entreprises à y répondre. De nombreux sujets ont suscité le débat, comme la question de la pauvreté dans l’obsolescence programmée ou de la responsabilité du consommateur dans l’obsolescence dite psychologique.
L’ambition des décideurs publics et politiques pour une consommation durable
La deuxième table-ronde a été orientée sur les enjeux législatifs : comment les pouvoirs publics peuvent favoriser des produits plus durables et réparables ? Matthieu Orphelin, député LREM du Maine-et-Loire, a rappelé les ambitions de la loi économie circulaire à venir en 2019 et Alma Dufour des Amis de la Terre est revenue sur les attentes des associations environnementales à cette occasion. A l’échelle européenne, les lignes bougent également : c’est ce qu’a montré Laura Degallaix, directrice de l’ONG ECOS. Les Nations Unies agissent aussi pour mieux informer les consommateurs, comme l’a expliqué Bettina Heller. Ces initiatives des pouvoirs publics peuvent être plus ou moins incitatives pour les entreprises qui s’engagent dans une production plus durable : c’est ce qu’a affirmé Benoit Delporte, co-fondateur de Magarantie5ans.
Des réflexions qui méritent d’être poursuivies
Si l’association HOP, avec le Club de la Durabilité, a ouvert les perspectives avec ce rapport et ces premiers débats sur les enjeux de la durabilité pour les entreprises, elle a également invité tous ceux qui le souhaitent à poursuivre ces réflexions pour construire des alternatives dans un modèle plus durable, et ainsi répondre à la demande croissante des citoyens pour des produits durables et réparables.