Action devant le Sénat : HOP et 10 autres associations se mobilisent contre la fast fashion
Un an après le vote à l’Assemblée nationale de la proposition de loi visant à lutter contre le fléau de la fast fashion, la coalition Stop fast fashion, dont HOP est membre, fait pression ce vendredi 14 mars pour que celle-ci soit mise à l’ordre du jour du Sénat. Au vu des impacts de la mode jetable devenue maîtresse de l’obsolescence accélérée, il y a urgence.

On ne compte même plus le nombre de collections par an que peut produire la fast fashion. Les chiffres donnent le tournis. Certaines marques peuvent sortir jusqu’à 8 000 références… par jour ! La fast-fashion nourrit un modèle d’obsolescence bien rodé : sortir toujours plus de nouveautés à bas coût pour nous faire acheter plus et plus rapidement. Une mode jetable qui n’est pas sans conséquence. 

Un renouvellement effréné qui ne produit qu’une seule chose : du gaspillage de ressources insoutenable et une pollution gigantesque. On estime que le secteur de la mode représente à lui tout seul 10 % des émissions à gaz à effet de serre.

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C’est le nombre de produits neufs qu’il faudrait acheter par an pour respecter l’accord de Paris, contre 48 aujourd’hui.

Pourquoi HOP s’intéresse à la mode jetable ? 

Les marques de fast-fashion et d’ultra-fast-fashion jouent sur un phénomène bien particulier : l’obsolescence marketing. Cette dernière pousse les consommateur·ices à renouveler un produit qui fonctionne encore. Parce qu’il ne serait plus à la mode ou parce qu’un nouveau modèle se disant performant vient de sortir.

Appliquée au textile, cette obsolescence se traduit par une frustration permanente de vouloir obtenir un nouveau vêtement dès que celui-ci est mis en vente, pour renouveler son dressing et rester au goût du jour. Un sentiment provoqué par les stratégies marketing des marques elles-mêmes nous faisant croire que nous avons besoin de ces nouveaux vêtements et qu’ils nous apporteront plus de bonheur.

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Pour faire face à ce gâchis et à cette obsolescence, HOP s’est battu pour obtenir un bonus réparation textile. Une réduction directement appliquée sur les factures de réparation de vêtements et de cordonnerie. Mais cela ne suffit pas. L’essor des marques de fast-fashion coïncide avec une explosion des volumes de vêtements jetés chaque année, souvent de trop mauvaise qualité et rendus trop vite obsolètes pour être réemployés ou réparés.

Il est donc primordial de s’attaquer à ce fléau dès le début de la chaine. 

Mettre la loi anti fast-fashion à l’ordre du jour au Sénat

Une loi a été votée il y a un an à l’Assemblée nationale pour mettre fin aux dérives sociales et environnementales de la fast-fashion. Mais le processus législatif est bloqué. Le Sénat n’a toujours pas inscrit cette loi à son ordre du jour. La coalition Stop fast fashion est composée de 11 associations dont HOP, qui agissent pour une mode durable et respectueuse des droits humains. Elle se mobilise ce vendredi 14 mars en déversant 10 tonnes de vêtements devant le Sénat. L’objectif : appeler le Gouvernement à débloquer l’examen de la loi au Sénat. HOP est présente lors de cette action. Elle l’est aussi dans la matinée pour un rassemblement organisé à Bordeaux dans le même but. 

La coalition Stop Fast-Fashion demande aujourd’hui : 

  • L’inscription de la loi à l’ordre du jour d’une plénière du Sénat
  • Une loi ambitieuse qui cible l’ensemble de la fast fashion et pas seulement l’ultra fast-fashion. 

Un autre modèle de consommation plus vertueux est possible. Les pouvoirs publics doivent s’en saisir.

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