La loi AGEC de 2020 a permis l’arrivée du bonus réparation. Une première dans le monde impulsée par HOP. Mis en place fin 2022, le bonus réparation a deux ans et il permet aux consommateur·ices de profiter d’une réduction sur la facture de réparation sur plus d’une centaine de produits. Il concerne les équipements électriques et électroniques, les textiles et chaussures, mais aussi le mobilier, les articles de bricolage, de jardin et de loisirs depuis cette année.
C’est donc une incitation forte à la réparation alors qu’on sait que :
des Français·es ne réparent pas à cause du prix (source : Ademe)
des consommateur·ices ayant utilisé le bonus EEE ont estimé que celui-ci avait influencé leurs démarches de réparation (source : comité national de la réparation du 26 septembre 2024)
des réparateurs·ices interrogé·es par HOP il y a un an annonçaient avoir augmenté leurs chiffres d’affaires depuis leur adhésion au dispositif (source : HOP, rapport sur le bonus, janvier 2024)
Un bonus réparation qui subi un retard à l’allumage et des ajustements nécessaires
Les chiffres sont flatteurs. Près de 1 500 000 réparations ont eu lieu à date, toutes filières confondues, selon les chiffres communiqués par Refashion, Ecosystem et du dernier Comité national de la réparation. Une excellente nouvelle pour tous ces produits dont la durée de vie a été allongée !
HOP souhaite tout de même rappeler quelques constats sur le bonus réparation :
- Il existe un bonus différent pour chaque filière et chaque éco-organisme : QualiRépar, Bonus réparation, Ecomaison ou encore BonusRépar. Il est très difficile de s’y retrouver parmi toutes ces informations.
- 63 millions d’euros de dépensés depuis l’entrée en vigueur du dispositif, soit à peine plus de 30% de l’enveloppe de 202 millions d’euros prévue pour toutes les filières confondues (source : Ecosystem, Refashion et Comité national de la réparation de septembre 2024).
- De nombreux réparateurs·ices encore non labellisé·es : seulement 1/3 des réparateur·ices d’équipements électriques et électroniques sont labellisé·es (source : Ecosystem et Ademe).
- Les grandes marques de textile labellisées sont autorisées à réparer uniquement les vêtements de leurs magasins. Un frein à la démocratisation de la réparation des produits de toutes marques confondues.
- Certain·es acteur·ices labellisé·es refusent l’accès au bonus si vous en avez profité il y a moins de 3 mois. Dommage donc si un accident d’écran cassé s’abat sur vous plus d’une fois sur cette période par exemple.
Pour permettre le développement massif du bonus, et de la réparation en France, HOP recommande les ajustements suivants :
- Remplacer les nombreux sites internet existants de chaque éco-organisme par une plateforme grand public unique et inter-filières. Avec un nom de bonus unique et un annuaire commun pour clarifier l’information, et une communication suffisante inter-filière pour faire connaître le bonus.
- Lancer une grande campagne de communication nationale, afin de valoriser les métiers de la réparation comme des professions d’avenir au cœur de la transition écologique et créer des vocations.
- Imposer aux marques labellisées de réparer toutes marques confondues pour continuer de démocratiser le réflexe de la réparation.
- Restreindre les conditions de proximité à 100 km entre le lieu de dépôt et les lieux de réparation dans le cadre du bonus (contre 1500km actuellement pour les textiles et chaussures). Le bonus réparation doit être un vecteur de développement local de la réparation.
- S’assurer que les consommateurs puissent réparer plusieurs fois si nécessaire leurs produits sur une même période. La casse d’appareil étant imprévisible ainsi que coûteuse en argent et en temps, il ne devrait pas être exclu de profiter du bonus pour réparer son appareil 2 fois sur une période de 3 mois.
Pour palier le manque de communication harmonisée, HOP a créé le site bonusreparation.org, pour aider le plus grand nombre à s’y retrouver.
HOP est mobilisé pour que ce dispositif, pionnier et utile à l’incitation à la réparation, soit amélioré. Il commence à faire ses preuves, mais il mérite d’être harmonisé et déployé à plus grande échelle.
