Le 4 juin 2019, le Premier Ministre a annoncé l’interdiction de la destruction des invendus non alimentaires d’ici deux à quatre ans selon les produits. Cette mesure sera mise en oeuvre en sanctionnant la destruction d’articles neufs et en encourageant les mesures de réemploi et de réutilisation.
Un problème écologique majeur
La destruction des invendus est en effet un problème écologique majeur. Un produit n’est même pas consommé, qu’il est déjà considéré obsolète ! En 2018, Amazon aurait par exemple détruit 3,2 millions de produits invendus en France, tandis que certaines entreprises jettent jusqu’à 3% de leur production. Des chiffres choquants lorsqu’on sait que la phase de fabrication est la plus lourde en termes d’impacts environnementaux dans le cycle de vie d’un objet. Ainsi, 80 % de l’empreinte carbone d’un smartphone est générée à sa construction.
L’enjeu aujourd’hui est au contraire d’allonger la durée de vie de nos objets. Ainsi, si on allongeait la durée de vie des biens en France de 50%, ce serait 77 millions de tonnes de CO2 qui seraient épargnées chaque année.
Une réglementation qui s’améliore
Pourquoi alors ce gaspillage de la part des marques ? Gestion des stock, consommation de masse, renouvellement accélérée des produits… les raisons sont nombreuses. La réglementation doit être un rempart contre ces pratiques intolérables. Des publicités prônant l’obsolescence psychologique, comme dans l’Affaire CDiscount, seront bientôt interdites dans la loi, tandis qu’un indice de réparabilité sera rendu obligatoire par la loi sur l’économie circulaire, à défaut d’un réel affichage de la durabilité, comprenant le volet réparable et robuste. Ces mesures permettront d’inciter les entreprises à mieux produire en offrant davantage de transparence aux consommateurs qui pourront choisir en connaissance de cause.
La plateforme Produits Durables
Pour s’y retrouver, les citoyens peuvent d’ores et déjà aller sur la plateforme de HOP Produits Durables, qui classe les marques en fonction de leur durabilité. Il faut désormais inciter voire contraindre les entreprises à une production durable avec des pièces détachées disponibles et des garanties protectrices des usagers.
Laetitia Vasseur (déléguée générale et co-fondatrice) : “L’interdiction de la destruction des invendus est une bonne nouvelle mais HOP sera vigilant, au delà des effets d’annonce, à la mise en œuvre. Il ne faut pas laisser les produits être renvoyés à l’étranger pour être détruits ailleurs ou simplement détruits pour être partiellement recyclés.”
Cette loi doit en effet aboutir à une meilleure gestion des achats et des stocks pour que seuls les biens réellement consommés soient fabriqués, et ce de manière durable et réparable. Les entreprises doivent repenser leur modèle à l’aune d’une économie vraiment circulaire, ceux à quoi s’engagent déjà les membres du Club de la Durabilité.